From: Vince LPTo: Mailing-list Ducati_ST Objet: [CR][LONG] Vosges, lopettes et petites pépées !!! Bonjour, Ben oui, faut bien attirer le chaland, hein ? alors, allons-y !!! Mercredi 19 mai : ----------------- Faire une grosse bise à Titouan qui vient de retrouver son pote chez la Nounou, remonter dans la Laguna et rentrer à la maison, 10 km plus loin, il ne reste plus que ça avant le moment tant attendu du départ pour le WEST 2004. Les balades motos s'étant espacées ces derniers temps, l'attente n'en est que plus longue. J'arrive à la maison, habillage éclair, je rentre dans ma peau de motard, tout de noir vêtu et zou, je sors miss ST2 du garage, elle était prête depuis 2 jours au moins. Il est 9h00, je mets le contact et en route pour de nouvelles aventures. Voyage sans encombres jusqu'à Nancy, les routes sont inintéressantes au possible, surtout au sud de la GVQPie, le seul moment intéressant a duré une 20aine de kilomètres aux alentours de Chateaudun dans la vallée du Loir. A 18h30, après seulement 2 arrêts, j'arrive à Nancy. Ouf, ces 850 kilomètres m'ont semblé bien longs. Soirée dans Nancy, avec Fast, Manu, Ced, Daniel et Mme. Nous nous retrouvons place Stanislas, toujours aussi belle, il fait doux, on prend un pot en terrasse avant d'aller manger dans la vieille ville. Dodo à 23h00, la journée de demain va être bien remplie... Jeudi 20 mai : -------------- Réveil aux aurores, l'énervement, la pièce sans rideaux ont eu raison de mon sommeil. Nous nous préparons doucement et à 9h00, la porte du garage s'ouvre, on passe de l'ombre au grand soleil, le WEST démarre vraiment... Fast nous emmène à bon rythme à travers le pays saintois, la route virole de plus en plus et nous repassons par des coins déjà visités lors de RG01 et RG02. Après avoir passé le col de la Chapelotte, et sa chapelle que j'ai vue ;-) (un vrai régal celui-là avec son revêtement extra, et ses grands virages en appui sans aucun bout droit), nous nous arrêtons au bord de la route, le moment est arrivé, je vais poser mes fesses sur la ZX12R... Consignes de conduites reçues et intégrées, je démarre doucement en appréhendant le premier virage. En fait, ce TGV de la route est, aux vitesses où je l'ai emmenée, très manoeuvrant, pas autant que ma ST2, mais je m'attendais à pire. Le moteur pousse dès les bas régimes, mais la route viroleuse qui nous mène à Raon l'Etape, ne me permet pas d'aller au-delà de 6000 tr/mn, je n'ai donc encore rien vu. Après Raon, nous prenons la 4 voies vers St-Dié et là, je me permets une énaurme accélération à l'entrée de la 4 voies : Boudiou !!! mes bras s'allongent de 10 cm, je remercie le dosseret de selle de m'avoir bloqué vers l'AR, je coupe au bout de quelques secondes et je baisse les yeux : 180 km/h et l'aiguille du compteur à 8000 tr/mn !!! jamais ressenti une telle sensation de catapulte avec une moto, même pas avec la ZRX1200 qui était, jusqu'ici la moto la plus puissante que j'avais essayé. Je rends la belle à son proprio un peu plus loin et nous arrivons à Gérardmer. Le lac est superbe sous le soleil, mais nous sommes attendus au RG et déjà en retard, donc on ne s'arrête pas. Le col de Grosse Pierre est avalé à un bon rythme, je regarde la Rockster de Manu jouer au culbuto à chaque virage, impressionnant comme elle semble facile avec cette moto. Au sommet du col, des bandes noires bien glissantes me guettent alors que je zieute les trialistes de l'école qui sautent de rocher en rocher, je me fais rappeler à l'ordre par une bonne glisse latérale des 2 roues. Pour le reste du WE, chaque fois qu'il y aura de tels dessins sur la route, je les éviterai soigneusement. Nous passons la Bresse, le col du Ménil, Cornimont, et débarquons enfin à St-Maurice sur Moselle pour vivre le moment que j'attends depuis des mois, la montée du RG. On y va tranquille, la route est bien défoncée, je le sais pour l'avoir fait plusieurs fois en Laguna au mois d'avril. Midi et quart, avec une heure et quart de retard, nous posons les brêles au RG, il y a déjà là quelques STistes : Alain et Marie-Claire, Alex et Mme, Fred et Nancy, William. Ils ont poireauté en faisant connaissance et en prenant l'apéro sur la terrasse au soleil. Petit repas rapide, nous mettons au point le trajet de l'après-midi : on va aller poser les repères de freinage dans le col du Hunsrück et sur le Ballon d'Alsace. Départ sur les coups de 14H, nous redescendons gentiment du RG et prenons le col de Bussang, la circulation est dense et nous remontons une file de Simca 1000 Rallye 2 dont certains conducteurs aimeraient bien s'essayer à l'arsouille avec nos bécanes... Restons sages, il y a trop de voitures dans ce col. A Bitschwiller les Thann, nous obliquons à droite vers le Col du Hunsrück et Masevaux, mais devant nous un convoi hétéroclite de motos suisses a pris la même route. S'ensuit alors un remontage de file un peu ala goret au milieu de brêles aussi différentes qu'elles sont lentes. Mais le motard suissien aime ses aises, donc il occupe bien la piste, ce qui occasionne quelques situations rigolotes ;-) Un custom plante son repose-pied dans le goudron juste devant moi dans une épingle serrée et j'ai vraiment la sensation qu'il va tomber sous mes roues... Une fois la route libre, nous terminons le col à notre rythme perso et regroupons les troupes au sommet. Descente sur Masevaux, puis nous prenons la route du Ballon, via le col de Sewen et le lac d'Alfeld. Pendant le trajet en fond de vallée, avant Sewen, un groupe de furieux allemands nous rattrape, nous dépasse comme des gorets avec 20 ou 30 km/h de mieux, ne coupe même pas dans les villages, mais à notre contact, il s'est miraculeusement enrichi d'un élément supplémentaire qui veut leur montrer le chemin. Fast disparait rapidement de notre vue avec ces gusses, on les reverra plus tard. Le col de Sewen, si sympa avec ses enfilades sans bouts droits et son paysage mélangeant lac, forêt et rochers, s'avère blindé de voitures, ce qui le rend insipide. Au lac d'Alfeld, nous retrouvons Fast qui nous attend après avoir montré le chemin aux allemands. Comme la terrasse du bar est pleine à craquer, nous nous arrêterons plus tard. Fast repart, il faut bien aller aider les allemands à faire bonne route, hein ? Après le col de Sewen, nous débarquons à mi-hauteur du Ballon d'Alsace : rhhhaaaa, elle est vraiment trop bien cette montée, je me lâche, bouchonne juste ce qu'il faut William et Manu avant de les laisser passer, et reste avec Alex, Alain et Marie-Claire pour terminer la montée. Nous prenons ensuite un pot en terrasse à l'hôtel du Ballon et redescendons vers St-Maurice pour être au RG à 17h00 histoire d'accueillir les WESTeux. Dans la descente, nous retrouvons notre groupe d'allemands, mais arrêtés cette fois. L'un des leur a dû tenter un dépassement osé juste avant une épingle et son freinage a surpris le conducteur d'une Golf qui, du cou, a mis sa voiture sur la belle Aprilia Tuono du freine-trop-tard. Elle va beaucoup moins bien marcher, la Tuono... Le gars n'a rien, il fait des grands gestes aux autres pour qu'ils viennent l'aider à soulever la voiture. Nous continuons notre route et arrivons au RG à l'heure prévue. Qques-uns sont arrivés, on fait les présentations, et zou, une petite douche avant un verre en terrasse où nous discutons et tendons l'oreille chaque fois qu'un bruit de twin se fait entendre dans la montée du RG. Marrant d'entendre les bruits monter bien régulièrement et de voir les gusses accélérer dans la dernière ligne droite pour arriver le premier sur le parking : allez, ne dites pas que je me moque, vous l'avez tous fait, messieurs/dames les listeux ;-) Les belges arrivent les premiers, nous gratifient d'un joli drapeau belge dessiné avec une ST4s jaune, une ST2 noire et une ST3 rouge, qui l'a remarqué sur le parking ? Je fais donc la connaissance de Sleop, notre kirtàbarteur préféré, de Guidon qui a tenu à fermer le bar tous les soirs, de Stéphane et Mme, et de Sam le mostriste qui nous a tenu la dragée haute dans les cols, malgré un déficit en poney ritaliens... Arrivent ensuite les parigots qui étaient sensés rouler avec les belges qu'ils ont retrouvés puis perdus. Qu'à cela ne tienne, ils sont là : José alias Kick- Starter, Gilles F. et ses talents de ronfleurs cachés, Gilles E., Hervé le breton discret, Jean-Luc et madame, Christophe qui fait autant de bruit que ses pots Arrow et j'en oublie certainement, qu'ils m'excusent... Tout le monde s'installe, il ne nous manque plus que les tafioles sudistes et les quenelles lyonnaises et le groupe sera au complet. 19h30, toujours personne, Mash nous appelle pour nous prévenir qu'ils sont à Belfort et qu'il leur reste 3/4 heures et le Ballon d'Alsace avant d'être au RG. On patientera donc pour passer à table. 20h30, toujours personne... on passe à table, c'est bien connu, ça fait toujours arriver les retardataires... et ça marche !!! Ils arrivent en groupe, sauf qu'ils en ont perdu un, qui arrivera bien plus tard : Papy Filou avec une passagère fort énervée et déçue d'avoir été lâchement abandonnée dans les contrées dangereuses du Nord-Est... M'enfin, elle s'en remettra et nous gratifiera même de superbes sourires les jours suivants... Voilà, le WEST a vraiment commencé, tout le monde est là, sauf un pote des belges qui a eu un accident en route, et Jean-Marie R. et son pote, qui ont fait demi-tour quand l'alternateur de la moto de JM a rendu l'âme. Le repas est comme à l'accoutumée au RG, excellent et copieux. Entre les temps, je m'essaie à faire les présentations et Joachim, alias Papy Beurk, me rend la monnaie de sa prez fraichement accueillie sur la liste en me piégeant quand il se fait passer pour un randonneur perdu au milieu des motards... et moi qui lui dit "mais si vous pouvez rester ici" sans même voir qu'il a un pantalon de cuir et un blouson sur sa chaise... J'en profite aussi pour jouer encore les père-la-morale (oui, je sais, c'est naturel ;-)) en rappelant encore une fois les règles de roulage en groupe, mais les événements ultérieurs me montreront que je n'avais pas tout à fait tort, n'est-ce pas certains ? Les départs aux pieux s'échelonnent, on constate juste que les vieux se couchent plus tard que les p'tits jeunes, et on émigre ensuite vers la salle aux bizarres pour refaire le monde 3 ou 4 fois. Entre 1h30 et 2h00 du mat', rideau, il est temps d'aller mettre la viande dans le sac et d'assister au concert du PRO (Philharmonique Ronflement Orchestra) dans le dortoir 4 ;-) mené de main de maitre par Christophe avec Gilles F. en soliste !!! Vendredi 21 mai : ----------------- Même s'ils ont grogné quand on a annoncé la veille un départ à 9h00, les listeux sont bien réveillés à l'heure, même si certains ont l'oeil caverneux et la voix rauque. L'envie de rouler doit être plus forte que le besoin de sommeil... Les 4 groupes prévus se forment pour un roadbook de 250 km. Chaque groupe part à 5 minutes d'intervalle, à partir de la station-service de St-Maurice sur Moselle où nous faisons les derniers pleins. Le premier groupe est mené par Fast, il contient le moins de motos, mais ils sont partis pour rouler et enrouler du câble, c'est clair. Les 3 autres groupes vont se la jouer plus cool, enfin plus cool à leur niveau, dirons-nous... Zou, nous prenons la direction de Gérardmer par la Bresse et le col de Grosse Pierre, rien de très intéressant, vu qu'il y a du monde sur la route, qu'elle est encore humide de la nuit fraiche et qu'un groupe d'une 50aine de cyclistes bouchonne joyeusement dans la descente avec la camionnette balai qui empêche de dépasser : ils ne s'emmerdent pas à faire des groupes, les cyclistes, la route est à eux... A Gérardmer, café au bord du lac, il fait frais, mais le soleil pointe son nez et essaie de réchauffer l'air ambiant. En tout cas, parmi les listeux, c'est plutôt genre "quand est-ce qu'on roule" ou "j'ai froid" qui prédomine comme ambiance... Qu'à cela ne tienne, la suite du programme va bouleverser tout ça. On commence par le défilé de Straiture, à la sortie de Xonrupt, où la route serpente en fond de vallée en une suite de virolos bien sentis. Tout le monde se sent des ailes là-dedans, moi le premier, et le groupe des lents que je devais mener oublie son appellation contrôlée pour changer de catégorie, nomdidiou, c'est trop bon de se lâcher là-dedans. Arrive ensuite le col du Bonhomme, avec ses grandes courbes à 2 voies. On y avale quelques camions et voitures, on dépasse même un groupe de bécanes et nous voilà en haut, où nous retrouvons les autres groupes qui ont fait un "tas de ST" sur le parking, il n'y a pas d'autre nom pour désigner la manière de se garer adoptée ;-) Bon, finalement, il est trop tôt pour pique-niquer et on doit pouvoir trouver mieux, donc on continue le roadbook. Descente sur Orbey par le Bonhomme, toujours les grandes courbes, pour prendre le collet du Linge, superbe petit col entre le Bonhomme et la Schlucht. On arrive au pied de la Schlucht et là, j'avoue que j'ai encore eu un moment de faiblesse où ma tanchitude m'a abandonné. Avec Gilles F. aux fesses, il s'accroche le rascal, je me fais vraiment plaisir à négocier les virolos de la Schlucht, le revêtement est excellent, les voitures rares, c'est du bonheur en barre... Je lui fais signe de passer, il reste derrière, il doit être au max. de ses possibilités, comme moi, en fait ;-) Regroupement des "lents" sur le parking de la Schlucht, noir de bécanes comme à l'accoutumée (ça étonne plus d'un listeux d'ailleurs) et on continue sur la route des Crêtes jusqu'au Markstein pour le pique-nique. Le froid aidant, + le vendredi qui n'est pas férié, la route des Crêtes est vide, on peut encore y aller à notre rythme perso (c). Au bout d'un moment, je n'ai plus personne dans les rétros, étonnant... Pas possible que je les ai lâchés, ils ont plutôt été bouchonnés par un camping-car... Je m'arrête et vois arriver Gilles F. et Fred sur la Noiraude qui s'arsouillent comme des malades, à tel point qu'ils ne s'arrêtent même pas et qu'il faut que je me crache dans les pognes pour les suivre. Arrivés au Markstein, nous sommes les premiers. Comme nous étions partis les derniers, et sommes normalement les plus lents, il y a un hic, voire même plusieurs : le premier, c'est qu'il y a plusieurs chemins entre le Bonhomme et la Schlucht et qu'on a dû prendre le plus court, le second c'est que Manu a perdu qques éléments et à dû attendre, et le troisième c'est qu'une ST3 a tenté un demi-tour en virage sur la béquille centrale dans le groupe de Fast. M'enfin, tout le monde arrive, la plupart arborent une banane comme ça grande, sauf qques-uns qui ont soit un peu froids, soit commencent à fatiguer du rythme un poil élevé. Nous n'en sommes qu'à la moitié du roadbook... Pique-nique dans une grande prairie, quelques siestes impromptues démarrent, juste perturbées par un grand clebs qui vient finir les restes et par une pluie très localisée et bien organisée sur un listeux... Nous repartons pour la suite du roadbook : fin de la route des Crêtes, jusqu'à Cernay, remontée de la vallée jusqu'à Bitchswiller les Thann et le Hunsrück, Sewen et le Ballon, encore une fois, mais c'est trop bon... la seule différence par rapport à la veille, c'est qu'il fait plus froid, donc les routes sont vides et on s'amuse encore plus. Miam, le col de Sewen est vraiment génial quand on peut y rouler à sa main, n'est-ce pas Xavier, une fois qu'on a évacué une grosse tanche bretonne bouchonnante ? Pas d'arrêt au Ballon, il fait trop froid, on redescend sur St-Maurice sur Moselle, plein à la station et j'annonce à José "on monte à son rythme, hein ?". Il a compris, le rascal, la route est mouillée, les lopettes sudistes ne vont pas nous déranger, on va pouvoir y aller... José me passe dès le début de la montée, mais ensuite qu'est-ce qu'il bouchonne, incroyable ce qu'il est lent ce José... M'enfin, on se prend tous les 2 la grosse compression à la sortie d'une série de virages et les 2 ST talonnent bien, c'en est impressionnant. En fait, la montée du RG en mode rapide, c'est pratique, on n'use pas beaucoup les pneus vu qu'ils sont en l'air la plupart du temps ;-) Arrivés dans la ligne droite à la sortie de la forêt, en vue du RG, on ralentit et on se la joue lopettes en balade, histoire de tromper l'ennemi... faut pas l'effaroucher, hein ? La plupart des listeux sont rentrés, nous rentrons les bécanes au garage, la pluie s'annonce et il manque juste Stéphane qui est parti chez Behra Moto faire réparer son embrayoir... il arrivera beaucoup plus tard, bien trempé, alors que nous sommes déjà installés au bar. Repas très animé encore, ce soir, et la soirée bizarre s'éternise, mais je m'éclipse avant la fin. Mal dormi la nuit précédente à cause de l'énervement du début de WEST, je vais me reposer pour être encore plus d'attaque pour la grosse journée de samedi. Samedi 22 mai : --------------- Réveil aux aurores pour ma pomme, la lumière et les ronflements des voisins aidant... je pars me promener autour du RG, pour profiter du jour qui monte. Le site est calme, la brume se disperse doucettement, il fait froid, vu qu'il y a de la gelée blanche sur l'herbe, mais la journée promet d'être belle. Les listeux émergent, arrivent au petit-dej, puis sont prêts à partir dès 9h30. Avec Fast, nous estimons que c'est trop tôt et qu'on va se cailler sur la route des Crêtes, mais il est difficile de faire patienter 50 personnes, sans expliquer vraiment pourquoi. Les moteurs vrombissent et l'essaim de grosses abeilles rouges, jaune, bleues, grises, grises foncées et noires descend gentiment la route du RG. Au programme de la journée, 400 km et un nombre conséquent de cols. Nous commençons par partir vers l'Est, pour remonter le long des Cascades du Tendon, après le Tholy. Puis, nous nous dirigeons vers St-Dié, en passant par le col du Haut-Jacques : la route a un revêtement glissant, elle est encore humide de la nuit, les groupes se disloquent entre les ceusses qui aiment rouler sur le mouillé et ceux qui ont ça en horreur. L'arrivée à St-Dié se fait en ordre dispersé, et je me paume, loupant l'entrée sur la 4 voies. Nous voilà donc partis à jardiner dans Saint-Dié, on trouve mieux comme balade. Finalement, j'arrive à ramener mon groupe sur le droit chemin, nous faisons le plein et partons en direction de Raon l'Etape, par ma 4 voies vosgienne préférée, celle où j'oblige les belges à prendre 2.40 ;-) Arrivés à Raon, nous attaquons le col de la Chapelotte, belle série de virages sans lignes droites, dans lesquelles la moto reste en appui sur l'angle longtemps, un vrai régal. Au début du col, nous voyons le groupe des rapides arrêté, je ralentis, mais Fast me fait signe de repartir, je me dis que le regroupement aura lieu au sommet du col de la Chapelotte ou du suivant, le Donon. La Chapelotte est avalée en 2 temps 3 mouvements, quasi-personne dans mon groupe n'a eu le temps de voir la chapelle au col même. Christophe, qui serre-filait, a craqué et a remonté tout le groupe pour me dépasser en coup de vent et disparaitre en 3 virages. Lorsqu'il m'a doublé, il m'a gratifié d'une jolie glisse de l'arrière au freinage suivant et moi, au lieu de rester concentré, j'ai zieuté ça comme un gamin devant un sapin de Noël et, du coup, j'ai aussi eu droit à un petite glisse pour arriver à freiner suffisamment avant l'entrée du virage. Ca roule vite, mais ça reste propre, et on s'amuse comme des fous. Dans la vallée qui suit la Chapelotte, avant d'attaquer le Donon, nous prenons un pied gigantesque à parcourir les virages et bosses mélangées qui se succèdent sans arrêt. La vitesse n'est pas street-legal, mais c'est vraiment trop bon... Le Donon passe comme une lettre à la Poste, dans ce sens, il y a assez peu de virage et de grandes lignes droites qui permettent de vérifier qu'une ST2, ça pousse tout de même pas mal. Au sommet du col, nous retrouvons Manu et son groupe qui nous attendent, avec la mine inquiète de ceux qui ont appris la gamelle de Claude, dans le groupe de Fast. Finalement, il n'y a que du cosmétique. Les rapides sont en train de mécaniquer à l'entrée de la Chapelotte, là où nous les avons vus, et il semble que la ST2 puisse re-rouler. Nous décidons de pique-niquer sur le parking après avoir tenté d'envahir la terrasse d'un resto. Peine perdue, nous ne roulons pas en berline allemande, la patronne ne veut rien savoir et préfère perdre 40 consos... Vu qu'il fait froid, le pique-nique est expédié et nous envisageons de prendre un café à Schirmeck au pied du Donon. Le départ a lieu en paquet, sans reformer les groupes et je me retrouve tout à l'arrière d'un paquet de 25 bécanes, en train de me dire que ça va être un joli bordel... ça ne manque pas d'arriver, entre les ceusses qui veulent faire le plein, les ceusses qui cherchent un troquet dans un village où tous les restos sont pleins et les ceusses qui doivent nous quitter pour aller aux Coupes Moto-Légende, les buts sont divers et variés et on se paume gentiment entre Schirmeck et Rothau, au pied du col du Champ du Feu. Je reconstitue un groupe d'une 10aine de bécanes, les autres étant avec Manu et 2 locaux qui se sont joints à nous, ils ne se perdront pas. Je repars donc en direct du Champ du Feu. La route passe alors dans la zone de silence du Camp du Struthof, tristement célèbre camp de concentration et d'extermination. Comme à chaque passage, j'ai une boule dans la gorge, surtout en voyant l'association entre le panneau indiquant la chambre à gaz et celui d'un restaurant qui, même s'il existait avant le camp, n'aurait peut-être pas dû rouvrir ensuite... Nous traversons le Champ du Feu, étrange forêt décharnée au sommet des Vosges, sans nous arrêter à la tour qui est fermée et permet de voir les Alpes. Pour une fois que je passe ici sans un brouillard à couper au couteau, quel dommage... Dans la descente du Champ du Feu, nous trouvons enfin une auberge qui nous accueille et tout le monde ou presque plonge dans un chocolat chaud. On a en besoin, il fait beau, mais froid, vraiment froid. Pendant que nous sommes attablés, Manu passe avec son groupe, dont 2 ou 3 lascars s'extirpent. Il parait qu'ils ont prévenu le serre-file, toujours est-il que je suis appelé quelques minutes plus tard par Christian, qui attend avec Manu, et se demande où sont les loustics... quand je vous dis que les consignes du père-la-morale tout le monde s'en tape, hein ? Qu'à cela ne tienne, nous intégrons les 3 dans notre groupe et repartons en direction de Villé. Ensuite, nous allons jusqu'au pied du col du Fouchy, étonnant col où la route est toute étroite, et tout de même un poil dangereuse... Juste avant ce col, j'inaugure, dans la traversée de Ste-Marie aux Mines, le roadbook à l'odeur ;-) En fait, le groupe qui nous précède a intégré un kipu (Aprilia 125 RS) mené par un minot qui vient juste d'avoir le permis et il est vraiment aisé, même 5 minutes après de savoir où ils sont passés. Dans le col de Fouchy, nous revenons rapidement sur le kipu, serre-filé par une V-Strom, mais j'attends sagement derrière, car les camping-cars qui montent mélangés à des groupes de furieux allemands qui descendent ne m'incitent pas à aller jouer les lardons dans une salade de camping-cars aux motards teutons... Dans la descente du Fouchy, le kipu tient le rythme sans problème, le gamin, comme l'appelent ses potes vosgiens, se démerde déjà bien pour un jeune permis. Arrive ensuite le col des Bagenelles, où là, j'en ai un peu marre de me faire enfumer par le kipu et je mets le clicos à gauche pour le doubler. La suite de la montée se poursuit à bon rythme, c'est qu'on a de la route encore. Après le col de Bagenelle, nous débarquons une nouvelle fois au col du Bonhomme, mais juste pour le traverser en direction de la Schlucht qui nous attend au bout d'une portion de la route des Crêtes que nous n'avons pas encore emprunté. Cette portion me semble bien être une des plus sympas de la route des Crêtes, ça vire sec en sous-bois avec des belles courbes et de gros dénivelés, on dirait un grand huit plutôt qu'une route. Dans une grande courbe à gauche, on croise un groupe de tarmos suivis d'un trike et là, frayeur, la moitié du trike dépasse sur ma bande... s'emmerde pas le mec avec son engin bizarre, toujours est-il que j'ai vu de près la roue gauche de l'engin... Toujours autant de monde à la Schlucht. Nous nous regroupons pour envisager une modif du roadbook. La portion de route des Crêtes qui est devant nous, nous l'avons déjà faite la veille, il va y faire encore plus froid, alors nous décidons de rentrer par le col de Bramont et celui d'Oderen (celui-là, je l'adore)... Descente en direction de La Bresse, puis à gauche dans le col de Bramont. La montée est facile avec quelques épingles, mais surtout d'énaurmes bouts droits où je mets gaz pour voir si j'arrive à larguer la Mostro de Sam. Ca marche, mais il a fallu atteindre des vitesses que la morale réprouve... Dans la descente de Bramont, 14 épingles nous attendent et la fatigue arrivant, je laisse passer les furieux de mon groupe, car je n'aime pas les virages en descente. Je reprends la tête du groupe dans Kruth avant d'attaquer le col d'Oderen. Ce col est vraiment très bien, un mélange de virages à enchainer et d'épingles bien pentues, un vrai régal. Pas sûr que beaucoup d'entre nous aient aussi vu la chapelle qui se tapit en contre-bas du col... Même scénario dans la descente, je les laisse passer et les retrouve au Travexin, sur la route du Thillot. Nous reprenons la direction du RG, dont je prends la montée à mon rythme perso et je m'amuse encore comme un petit fou. Arrivé au RG, j'apprends que Pierre s'est aussi répandu dans le col de Fouchy, mais qu'une fois les dégâts mineurs constatés, il était reparti comme si de rien n'était à la chasse au 12R... Soirée mémorable, encore. La salle aux bizarres reste remplie fort tard, comme toujours le dernier soir, c'est qu'on ne veut pas se quitter comme ça... Dimanche 23 mai : ----------------- Réveil difficile pour certains, la salle aux bizarres a bien officié. Il faut dire que la mirabelle de Raph ou la poire de Chasselay amené par Papy Filou étaient bonnes... Les plus pressés lèvent le camp assez rapidement. Les autres patientent, patientent, histoire de voir la tête de Fast en découvrant sa 12R affublée des traces du combat des 2 jours précédents, telle l'avion de Papy Boyington dans un célèbre feuilleton ;-) Finalement, nous quittons le RG quasiment les derniers, Fast, Christophe, José et ma pomme, pour un petit jardinage matutinal sur la route des Crêtes avant de repartir vers Paris pour Christophe et José et vers Nancy pour Fast et votre serviteur. Au programme de la matinée, le col d'Oderen, en sens inverse de la veille, la montée de Hannenbrunnen, 14 km de virolos qui nous amènent au Markstein. Petit café en terrasse au Markstein, sous un soleil qui peine à réchauffer l'atmosphère. Ensuite, nous prenons la route des Crêtes jusqu'à la Schlucht et là, je m'applique à rester sur la même trajectoire que Fast qui, rassurez-vous, roule cool, et je sens le commencement d'un frémissement de déclic se produire et je réalise qu'en arrondissant les virages comme lui, plutôt qu'en allant trop tôt à la corde, je passe mieux et surtout, ma peur des virages à gauche disparait ou presque. Dans la descente du col des Faignes qui nous ramène à Gérardmer en longeant le lac de Longemer, j'arrive à suivre les 3 furieux, en appliquant cette méthode, et j'en suis tout étonné... Après Gérardmer, nous prenons la route d'Epinal, via le Tholy et les cascades du Tendon et nous nous arrêtons manger à Epinal. Il fait froid et nous nous réfugions dans une pizzeria accueillante. Fast enlève le journal qui lui tenait chaud sur la poitrine, ah, ces ex-cyclistes et leurs trucs de grand-mère... ;-) Nous quittons Christophe et José après le repas et rentrons sur Nancy par la 4 voies, aucun intérêt. Soirée à Nancy en compagnie de Tintin qui a passé le WE dans cette ville, bonne discute et bonne bouffe, il n'y a rien de tel pour éviter le blues d'après un tel moment de bonheur. Lundi 24 mai : -------------- Je quitte Nancy vers 9h00, après avoir salué mes hôtes et prends la direction de l'Ouest, via Bar-Le-Duc, Reims, Compiègne, Beauvais, Evreux, Alençon, Mayenne, Vitré et à 18h30, me voilà rendu à bon port. Miss ST2 m'a encore offert un super-WE. 2600 km, 25 cols, des centaines de virages, pleins de nouveaux amis rencontrés, pleins d'éclats de rire, des sourires énaurmes sous les casques et le soir pendant les repas, que demander de plus... que ça recommence vite, ça c'est sûr !